jeudi 9 janvier 2014

The perks of being a (part-time) insomniac.

Bonjour. Bonsoir. Bonne nuit. A vrai dire je ne sais pas.
Sans raison aucune, du moins à vue de nez, mon cerveau m'a encore fait un coup de pression cette nuit. Je t'explique vaguement le contexte : ce matin, à 8h, j'avais mon IELTS, qui est un test d'anglais international. Ayant environ 45 minutes de trajet il fallait me lever vers 6h pour arriver à l'heure. J'ai donc décidé de me coucher tôt. Et puis :
- à 22h50 je me suis dit que ce serait une bonne idée de prendre une bonne douche
- à 23h15 j'ai commencé une conversation par texto.
- à 23h45 je me suis remise à tweeter.
- à 00h20 j'ai décidé qu'il fallait que je dorme, j'ai fermé l'ordi et mis de côté le portable.
- à 1h environ j'ai senti comme un flux d'énergie dans tout mon corps, n'ayant pas réussi à fermer l'oeil.
- à 1h12 exactement j'ai commencé à regarder des vidéos drôles, stupides, très stupides, puis nazes, puis très nazes.
- vers 2h j'ai à nouveau décidé de dormir. Sauf que non.
et ainsi de suite, jusqu'à ce que vers 3h30, réalisant que dormir deux heures et demies ne suffirait pas, que de toute façon j'étais pas prête de me faire spooner par Morphée, j'ai décidé qu'il valait mieux ne pas dormir (je fais partie de ces gens qui supportent mieux la nuit blanche que dormir 2h, et surtout j'avais horriblement peur de m'endormir vraiment et de ne pas me réveiller à l'heure). S'ensuit le cycle infernal : euphorie, aigreur, fatigue, regain d'énergie, euphorie, ébriété (sans alcool), baisse d'intelligence (heureusement, j'avais un compagnon de galère en la personne de l'un de mes colocs, insomniaque de son état). 

Ça fait maintenant environ 28 heures que je n'ai pas dormi. Mes yeux me brûlent doucement, mon corps entier est aussi distendu et contracté (paradoxalement) qu'un malabar qu'on a en bouche depuis deux heures, ma tête est remplie de plein de petites chenilles urticantes, je n'arrive pas à fixer mon regard et je suis extrêmement irritable. Sans parler du fait que je sens absolument toutes les articulations de mon corps. 
Je ne me plains pas, il y a pire, j'ai connu pire, d'autres connaissent bien pire tous les jours. Mais bon, quand même. Fait chier. Je suis l'être entre le néant et la nausée. 
Je devrais être habituée pourtant, mais à chaque fois je redécouvre ces petites joies de l'insomnie. Par exemple voir le monde en flou, en quadruple, avec des halos partout autour de ce qui émet une vague lumière, des points noirs devant les yeux, avec en bande sonore des bruits qui d'ordinaire ne dérangent pas, mais avec le volume réglé sur "dix puissance huit bilions de décibels". Moi qui ai déjà le syndrome du monde intense. 

Mais ce n'est pas ça qui est intéressant. Ce qui est intéressant, c'est le duel qui se livre à l'intérieur de ma tête, entre l'euphorie d'une drogue dure (enfin je suppose) et l'aigreur et la misanthropie d'un salaryman fatigué de son boulot alimentaire. Comme je ne supporte rien aujourd'hui, j'ai pris l'expression au pied de la lettre et je me suis fait cuire deux oeufs sur le plat. Je redécouvre tout d'un nouvel oeil, du bruit des touches du clavier de l'ordinateur jusqu'à l'odeur du beurre. Je redécouvre tout ça, avec des sens centuplés. 
Et je me demande si, quand même, le jeu n'en vaut pas la chandelle.

1 commentaire:

  1. allez viens, à la prochaine insomnie (demain?) je t'emmène à la fête foraine. Cheveux aux vent, sens en vrac et pomme d'amour. On sera éclatées et belles.

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