mercredi 15 janvier 2014

L'être humain, ses mains, ses parties, son porno.

Je pense qu'il nous est tous déjà arrivé de regarder des images à caractère pornographique. Que ce soit sur internet, sur DVDs pour les plus accro, sur magazine pour les plus téméraires ou encore sur VHS pour ceux qui ont le plus d'expérience (je ne veux pas dire vieux, je ne trouve pas ça gentil ni respectueux). Si vous n'avez pas 16 ans, ou que vous avez plus mais que vous n'avez pas envie d'entendre parler de cela, surtout cliquez vite sur la petite croix en haut de l'onglet. Je ne vous en voudrai pas et nous pourrons continuer à faire comme si rien ne s'était passé, et notre relation restera inchangée et pure comme au premier jour.
Néanmoins, c'est en recherchant l'une de mes séquences de pornographie préférées (eh oui, ça existe) que j'ai réalisé le fossé présent entre les différents genres de porno, et entre certains d'entre eux et la réalité. 
Ce n'est pas un secret, l'industrie pornographique s'adresse en premier lieu aux hommes cis hétéros, de préférence occidentaux (même si pas que). Si vous ne le saviez pas (auquel cas je ne sais pas comment vous vivez votre vie sexuelle concrète, ou si vous n'êtes pas déjà mort de frustration et de l'impression d'être naze à côté de vos homologues "cinématographiques"), le porno n'est pas réaliste, loin, très loin de là. 
Heureusement pour nous, tous les femmes ne possèdent pas un corps en forme de sablier et des seins qui semblent ignorer les lois de la pesanteur, pas plus qu'un vagin et/ou un anus exstensible à l'infini. Nous n'avons pas tous une vulve lisse, fermée, bien rose et sans rien qui dépasse (moi la première), nous n'aimons pas toutes enfourner le pénis de notre partenaire (pour les hétérosexuelles, bisexuelles, pansexuelles ou sapiosexuelles parmi nous, bref toutes celles qui seraient amenées à s'ébattre follement avec une personne de sexe masculin, nécessairement consentante —et de préférence majeure, bien que j'aie un peu de mal à comprendre la loi à ce niveau : je suppose qu'il s'agit de la majorité sexuelle dont internet me dit qu'elle est fixée, en france, à 15 ans, et en général entre 15 et 18 ans en occident.) jusqu'à ce que celui-ci touche notre luette, ni nous faire prendre par huit mecs extrêmement bien membrés, ni nous faire frotter le clitoris comme on récure je ne sais quel objet. Certaines d'entre nous aiment certainement ça, d'autres non. Pas plus que, parmi celles qui préfèrent les filles, toutes n'aiment pas se faire prendre sauvagement avec un gode ceinture, s'enfoncer un talon aiguille dans leur intimité (j'ai réellement vu ça dans un film, je n'en suis toujours pas remise), ou qu'un homme s'invite à l'improviste durant leur petite partie de scrabble. M'y connaissant moins en ce qui concerne les garçons, qu'ils préférent les garçons ou les filles, je ne peux que supposer mais j'ose imaginer que ce n'est pas leur délire à tous que d'arroser le visage de leur partenaire de stupre, de leur prendre sauvagement les fesses, de les gifler en les traitant de petit(e) chien(ne) ou autres charmants noms d'oiseaux. Mais je peux me tromper. À vous, lecteurs de sexe masculin (que vous l'ayez eu de naissance ou que vous l'ayez adopté ensuite), ou même simplement de genre masculin, de me confirmer cela. 
Dans tous les cas, nous ne sommes pas tous comme les personnages de pornos, et heureusement (sinon il  n'y aurait pas assez de monstres à tentacules pour nous satisfaire tous). C'est normal d'avoir les petites lèvres du sexe qui dépassent, c'est normal d'avoir des vergetures, surtout après l'adolescence ou une grossesse pour les femmes (bien que les garçons ne soient pas épargnés par ces fameuses marques si sympathiques), c'est normal que nos seins aient tendance à s'enfuir sur les côtés quand nous sommes allongées, particulièrement s'ils ont un volume plutôt généreux, c'est normal de ne pas avoir un chibre de 30x5cm, d'avoir des poils, que parfois pendant les ébats chacun de son côté ait des appels d'air (parfois même entre les deux, entre nous c'est plus sympa d'en rire après ou pendant la suite de la fête que de se ronger les sangs dessus, d'autant qu'en général l'autre ne le remarque même pas), ou de ne pas avoir une coiffure parfaite et pas une goutte de sueur après l'acte. C'est normal
Le principe même des films non amateurs, c'est qu'ils sont réalisés, montés, truqués. Si vous ne tenez pas une heure avant d'éjaculer, ça n'a rien de grave. Si vous n'avez pas d'orgasme à chaque rapport, ça n'a rien de grave. Si vous mettez un coup de coude à l'autre en voulant changer maladroitement de position, ça n'a rien de grave et c'est même plutôt drôle (perso, étant une véritable petite savonnette, je passe mon temps à glisser d'un bout à l'autre du lit ou de n'importe quelle surface propice au sexe, en renversant tout sur mon passage de préférence), même si ça peut parfois faire mal. 
Ainsi donc, le porno n'est pas réaliste. C'est une chose qui est préparée, divisée en séquences, en scènes, souvent tournées sur plusieurs jours. Je ne dis pas que c'est mal d'en regarder. Seulement, n'oubliez pas ceci : le porno n'est pas la réalité, et personne, personne à part les cons ou les gens qui n'ont eu d'expérience qu'avec leur main ne peut vous demander de reproduire ceci. Et si c'est le cas, c'est à vous de les ramener dans le droit chemin en leur montrant que quand même, c'est mieux de le faire en vrai, parce que ben déjà c'est en vrai et ensuite c'est peut être moins parfait que du porno, mais au moins c'est authentique, maladroit, douloureux, touchant, et ça procure quand même souvent plus de plaisir à l'un comme à l'autre. 

Comme bonnes alternatives au porno destiné au mâle lambda, il peut être intéressant de regarder du côté des pornos féministes ou réalisés par des femmes (c'est parfois la même chose d'ailleurs). Oui, même vous messieurs, ça vous fera du bien de vous rappeler que vous n'êtes pas des machines et que si vous ne tenez pas deux heures par rapport, personne ne s'en plaindra (y'a peut être même des chances que ce soit le contraire, parce que oui, au bout d'un certain temps de pénétration l'autre aussi a mal. En tout cas je connais beaucoup de filles qui trouvent parfois le temps long. Donc en terme de temps, ne complexez pas, sauf si vous êtes réellement un éjaculateur précoce, auquel cas allez consulter un sexologue ou autre médecin spécialisé de ce genre de problème au lieu de ruminer vos angoisses). 
Personnellement, j'aime beaucoup Mia Engberg et toute sa clique, ainsi qu'Erika Lust (une réalisatrice suédoise qui a réalisé 5 hot stories for her (mais qui, j'en suis certaine, conviennent tout aussi bien aux mâles virils que vous êtes certainement, et qui contient (si mes souvenirs sont exacts) non seulement des scènes hétéro, homo masculin, mais aussi ce que je considère personnellement comme l'une des scènes de sexe lesbien les plus érotiques et excitantes qu'il m'aient été données de voir (c'est dans "Something About Nadia" si vous voulez absolument aller voir là tout de suite maintenant).

En tout cas, amusez vous. Tant que vous ne faites pas quelque chose d'illégal, ne vous posez pas de limite : faites ce que vous voulez avec des personnes qui vous respectent (sauf peut être dans le cas de jeux de rôles etc. mais bon vous faites bien ce que vous voulez), et surtout n'oubliez pas que le porno, c'est bien quand on est tranquillement seul sous sa couette en pyjama de pilou.

Et surtout, n'oubliez pas de vous protéger (avec les moyens adéquats et adaptés à votre situation : préservatif masculin ou féminin, pilule contraceptive, stérilet, abstinence, friendzone), et de vous faire dépister régulièrement. Certes la recherche de traitements et vaccins contre le SIDA avance, mais il ne faut pas crier victoire trop tôt. 

PS : oui, je suis passée au vouvoiement pour cet article un peu plus sérieux, et surtout pour que tu aies l'impression qu'une personne sensuelle et très chic te parle, possible lecteur. Ne t'inquiète pas, cette distance fictive entre nous sera rapidement balayée. Dès le prochain article, en fait.

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