lundi 10 mars 2014

Internet, mon amour

Ah, internet. Que ferait-on sans lui.
Ça peut paraître ironique, ça ne l'est pas. Je suis une fervente "défenseuse" d'internet, quitte à parfois me faire l'avocat du diable.
Grâce à internet on s'instruit, on socialise, on communique, on séduit, on procrastine, on se divertit, on commet même des délits parfois. Internet c'est à la fois la corne d'abondance et la boite de Pandore. internet c'est le compagnon de déprime, d'hypocondrie, de procrastination, de rire, d'ennui, d'inspiration. Mais internet, comme beaucoup de choses, est à double tranchant. Bien sûr, tu as déjà sûrement été, sans doute par accident, sur le dark side d'internet : entre les vidéos de furoncles sur youtube, le porn-gore-cannibale d'imgur, le furry dérangeant de tumblr, etc. Tu y as été, et tu as été horrifié par ce que tu as vu. Tu as peut être même été mal physiquement. Et pourtant, tu y est retourné. Tu as été fasciné. Sans comprendre pourquoi. Peut être as tu simplement été happé par le trou noir du WTF des vidéos japonaises.

Mais plus que cela, internet en lui-même a des inconvénients : à commencer par la capacité de happer ta vie sociale et de t'enfermer dans un cercle de personnes dont tu n'arrives plus à te sortir à moins d'être extrêmement courageux, volontaire et déterminé. C'est ce qui m'est arrivé pendant quelques temps. En arrivant à Paris, seule et perdue, peu intéressée par les gens de ma classe (sauf deux personnes adorables), je me suis inscrite sur twitter. J'ai rencontré des gens qui me ressemblaient, qui me comprenaient, et je me suis rapidement créé une sphère d'amis. Disons que plus de 80% de mes fréquentations étaient des gens d'internet. Au fur et à mesure, je me suis enfermée dans cette twittosphère, je n'ai plus fait de rencontres hors de ce contexte, et je n'ai plus eu que des amis venus de là. Mais récemment, au début de l'année, j'ai réalisé que ça n'était plus possible. Entre les tensions, la lassitude, et la non-évolution des sujets de conversations ou des débats, j'ai réalisé, comme quand on est en plein cauchemar semi-lucide, que je n'arrivais pas à m'en sortir et surtout que je n'arrivais pas à évoluer et à changer l'image que les gens avaient de moi. Même mes quelques fréquentations de la fac ne suffisaient pas à me changer de ma routine random twitterienne. Il fallut donc trouver un autre endroit où tenter d'être naturelle (je ne vous cache pas que je n'y suis pas arrivée sur le moment et que je suis en plein travail sur moi même pour essayer d'arrêter de me faire passer pour quelqu'un que je ne suis pas). J'ai donc cherché du travail, et trouvé récemment grâce à un ami de la fac (et donc, à présent, également collègue). Je suis encore en période d'essai mais très franchement, travailler a changé ma vie. Je ne passe plus mes journées sans cours à me traîner, je ne passe plus mes nuits à fixer le plafond (ou en tout cas moins), j'ai rencontré des nouvelles personnes, je  m'occupe, et un travail manuel a l'avantage de donner l'impression d'être productif mais aussi de se servir de son corps et plus seulement de son esprit. Ça aide un peu à se vider la tête et à se rappeler que la vie n'est pas une longue crise existentielle. Oui, moi aussi, ça m'a surprise. 

Je me suis un peu sortie d'internet même si je l'aime toujours d'amour. 
Et j'ai même décidé de me remettre au sport. Comme diraient les Smiths, "good times for a change".

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